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L’Oranger, trésor du parfumeur
Cet arbre abonde en matières odorantes. Il semble avoir été créé pour le plaisir de nos palettes de parfumeurs. Nous en exploitons ses feuilles autant que ses fruits, et bien évidemment ses fleurs, dont le délicat et sensuel parfum nous rappelle celle des orangers du magnifique parc de l’hotel The Cellars Hohenort, l’un des plus vieux batiments de la ville du Cap en Afrique du Sud.
Nous trouvons sa trace dans les plus anciens récits. Il serait originaire d’Asie, puis aurait atteint les rives du Levant et constitué la base du mythique jardin des hespérides. En Europe il est présent depuis 1000 ans, les maures l’implantèrent en Espagne, puis il gagna progressivement toutes les côtes méditeranéennes. Il était déjà utilisé à l’époque dans des eaux florales et en cuisine. L’histoire a gardé la trace du seul pied d’oranger présent au nord de la France au début du XVème siècle, celui de l’orangerie de Versailles, connu sous le nom de « Grand Connétable » en hommage au connétable de Bourbon qui l’avait acheté à Pampelune en 1421 et l’avait transporté à Fontainebleau puis au palais du Roi Soleil. Il fut apprécié au point d’être ensuite largement cultivé en pot et mis à l’abri des rigeurs de l’hiver dans les fameuses orangeraies. Il fut cultivé abondamment dans le pays de Grasse à partir du XVIIème siècle, et l’eau de fleur d’oranger est, depuis cette époque, un ingrédient indispensable de la cuisine provençale.
«Oranger, arbre que j’adore, que vos parfums me semblent doux.
Est-il dans l’empire de Flore, rien d’agréable comme vous ?»
La Fontaine
La distillation des fleurs de l’oranger bigarade nous fournie l’essence de Néroli, qui tire son nom d’Anne-Marie Orsini, princesse de Néroli, qui au XVIIème mit à la mode l’essence d’orange amère comme parfum en l’utilisant pour ses gants et son bain. Une tonne de fleurs sont nécessaires à l’élaboration d’un seul kilo d’huile essentielle de Néroli. Par un autre procédé, celui de l’extraction des fleurs aux solvants, on obtient la concrète, puis l’absolue d’oranger. La récolte des fleurs en Europe et au Maghreb, se fait entre fin mars et début mai, selon les variations climatiques. L’eau de distillation (ou hydrolat) dans laquelle est solubilisée une partie de l’huile essentielle est appelée eau de fleur d’oranger. Par distillation des feuilles on obtient le petit grain.
L’absolu de fleurs d’oranger est très apprécié en parfumerie car il confère puissance, féminité, élégance et naturalité aux accords.
Son acceptation est quasi planétaire car son odeur est répandue dans le monde entier, il parle à toutes les cultures. C’est sans doute pour cela qu’il fut un constituant important de parfums tels que Giorgio, Ysatis, Fracas, Poison, Amarige, Joop, Le Classique de Jean Paul Gaultier, et de tant d’autres parfums rentrés dans l’histoire de la parfumerie.
Tombé un peu en désuétude depuis le début des années 2000, il reprend de la vigueur avec le retour des parfums naturels et des floraux et on le retrouve dans des créations telles que Gabrielle de Chanel ou Aura de Thierry Mugler.
Chez Fragrances Concerto, nous disposons d’un accès privilégié aux produits issus de l’oranger bigaradier, pour nos créations mais également à la disposition de nos clients, n’hésitez pas à nous interroger sur vos besoins.
Publié le 7 mars 2020